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Les prises de risques chez les adolescent·e·s : Comment en parler avec eux ?

Résumé du lunch-santé animé par le Dr Grégory Mantzouranis

L’adolescence est une période de la vie où l’être humain transitionne entre l’enfance et le monde adulte. Cette période plus ou moins longue, au cours de laquelle le corps tout entier se transforme, une distance avec la famille doit s’instaurer pour que ces adultes en devenir puissent développer leur identité propre, leur autonomie et ainsi devenir des individus à part entière. Pour un parent, voir son enfant se mettre dans des situations risquées peut être particulièrement stressant. Dr Grégory Mantzouranis, maître d'enseignement et de recherche suppléant de l’Institut de Psychologie de l'Université de Lausanne nous donne quelques pistes pour aborder les sujets qui fâchent avec les adolescent·e·s.

 

La notion de risque

Les prises de risque doivent être distinguées des conduites à risques, qui, elles, peuvent entraîner des conséquences importantes. Prendre un risque consiste à sortir du « connu » et expérimenter le corps, le monde, les relations sociales, pour apprendre à définir ce que l’on aime et ce que l’on est.

La période de l’adolescence est caractérisée par un sentiment de toute-puissante, une attitude narcissique qui a pour conséquence que l'ado est persuadé·e qu’il·elle est différent·e voire supérieur·e aux autres et qu’il·elle ne risque aucun danger. D’un point de vue du développement cérébral, il est très compliqué pour lui·elle d’envisager de potentielles conséquences sur le long terme.

 

Le rôle des prises de risque

Durant l’adolescence, les prises de risque sont nécessaires, car elles permettent de sortir du cadre strictement familial pour pouvoir tester ses compétences et ses limites. L’influence des pairs, des ami·es, gagne en importance, ce qui peut inquiéter les parents. C’est justement au sein de ces relations horizontales (avec ses pairs) – versus verticales (avec les relations d’autorité) - que l’adolescent·e peut faire de nouvelles expériences. Les nouveaux comportements qui apparaissent parfois subitement interpellent souvent les adultes qui les entoure, qui s’inquiètent de ne plus reconnaître le·la jeune. C’est précisément l’apparition de ces changements qui fait de l’adolescence une période crainte et stressante pour l’entourage.

 

Les situations conflictuelles

Les conflits parents-enfants sont normaux et nécessaires dans le processus de développement d’une personne : les oppositions de points de vue lui permettent de « s’individualiser », en définissant ce qu’il·elle n’est pas, n’aime pas, ne veut pas. Par exemple, le refus de participer à certaines activités en famille lui permet d’acquérir progressivement une marge de manœuvre et une autonomie. La distanciation avec la famille fait partie du chemin qui mène un enfant vers l’âge adulte.

 

Comment aborder ce sujet avec eux ?

Alors quelle serait la posture la plus efficace à adopter pour aborder le sujet de la prise de risque avec des adolescent·es ? Pour le Dr Mantzouranis, il est très important de s’intéresser à ce que font et vivent ses enfants, tout en gardant une distance adéquate : en étant ni trop envahissant·e, ni trop suspicieux·euse. Poser des règles et des limites reste certes important, mais il faut aussi leur permettre de les discuter et de négocier pour leur accorder progressivement une marge d’autonomie au sein de la famille. Leur accorder notre confiance est nécessaire et pour cela il est important d’éviter d’avoir une attitude contrôlante. Plusieurs études ont démontré que celle-ci a tendance à produire des comportements opposés à ceux recherchés en plus de la rébellion. Il faut de plus être attentif·ve à éviter les messages culpabilisants (« tu me déçois », « tu regretteras ça plus tard », etc.), qui peut avoir pour effet d’éroder la relation et renforcer la distance parent-enfant.

 

En conclusion

La tâche des adultes n’est pas facile, peut être épuisante voire décourageante. Parfois, pour préserver le lien avec les adolescent·e·s, un·e médecin, pédiatre ou psychologue peut offrir un regard neutre et expert sur la situation et donner des pistes ou un soutien pour améliorer la relation.

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